Il faut avouer, lecteurs aimés, que pour une fois notre héros na pas à se plaindre : nous lavons en effet laissé en pleine euphorie, alors que, de retour de sa mission, accomplie avec succès aux Pays-Bas, il fête en compagnie de ses collègues le... la... disons lacquisition par notre beau pays dune invention qui va lui valoir (à notre beau pays) une suprématie que daucuns commençaient, on ne sait pourquoi, à lui contester. Attitude mesquine et entièrement négative, comme toujours imputable à des étrangers jaloux, soutenus, dailleurs, par les éternels anti-français de lintérieur, auxquels, je vous le dis, il faudrait une bonne guerre.
En toute logique, notre feuilleton aurait dû sarrêter là. Cest du moins le parti queussent adopté dautres auteurs moins consciencieux, et atteints de « la goutte à limaginative », selon le mot dEdmond Rostand.
Pas ça, et pas Nous !
Poursuivons donc.
Quatre mois après ces événements, JB marinait dans leau bleutée qui remplissait aux trois quarts limmense baignoire de marbre de la salle de bains réservée au maître de ces lieux chacune des sept autres chambres, il va sans dire... Comment ? Vous dites ? Vous avez déjà lu ça quelque part ? Cest juste. Excusez-moi, jétais distrait. Ça peut arriver à tout le monde.
Je reprends.
Quatre mois plus tard, donc, disais-je, notre héros barbotait dans leau mousseuse qui emplissait aux deux tiers la vaste baignoire de porphyre de la salle deau, domaine exclusif du maître de céans. Chacune des neuf autres chambres (pourquoi me gêner ? Tant que jy suis !), naturellement, était équipée dune salle de bains personnelle, moins luxueuse, mais de bon ton, notre héros étant un hôte parfait. À portée de sa main, une coupe de verre de Murano contenait une liqueur dorée. JB se laissait aller à savourer un rêve délicieux. À quoi rêvait notre idole, qui est aussi la vôtre, bien sûr ? Vous le savez bien, voyons !
Ding-ding-ding-Dong !
Le carillon beethovenien de la porte dentrée interrompit cette rêverie. Il ne se dérangea pas, laissant ce soin à son fidèle factotum, dont je ne vais tout de même pas changer aussi le nom sous prétexte de me renouveler, car la bonne volonté a des limites, tout autant que la faculté de se moquer du monde. Donc il sappelle toujours Wang, et tant pis si ce nom ne vous plaît pas (il ne memballe pas non plus, du reste, mais la situation est assez embrouillée comme ça, et si jenvoie Wang ouvrir la porte, et si ensuite je vous raconte que cest Tchang qui vient frapper trois coups discrets à la porte de la salle de bains, vous nallez plus vous y retrouver. Je vous connais, non mais).
Donc, laissant à Machin le soin daller répondre, Chose rajouta des sels de bain dans leau chaude.
Trois coups discrets (trois, ou deux ? Je ne sais plus, ça y est, cest de votre faute) suspendirent son mouvement : utilisant le code convenu entre eux, Truc prévenait son patron que sa présence était indispensable. Râlant contre le casse-pieds, Alphonse attrapa son peignoir et alla voir.
Cétait le facteur, dont je suis sûr que lui, au moins, aurait frappé deux fois, sil avait été à la place de lautre Chinetoque.
Il y avait une letre recommandée pour JB.
Quant à savoir ce quelle contenait, vous pouvez vous brosser. Tintin pour aujourdhui, il faudra attendre le prochain épisode. Ça vous apprendra à minterrompre.
En attendant, vous reprendrez bien un Martini ?