Je ne sais si vous êtes comme moi, mais le conseil que donne chaque dimanche aux Guignols de lInfo la marionnette de PPD, Journaliste privé de sa carte de presse pour avoir fait de trop nombreux « ménages », Patrick Poivre se fait appeler « dArvor », mais ce nom breton nest même pas celui de sa région natale, puisquil est né à Reims.à savoir, éteindre la télé pour reprendre une activité normale, me paraît des plus judicieux, et, en ce qui me concerne, cet avis nest pas tombé dans loreille dun ancien onaniste. Par exemple, je ne regarde jamais le journal télévisé, sur aucune chaîne : les larbins endimanchés qui se chargent de passer les plats me filent des boutons, et les images de ce quils considèrent, eux, comme lactualité, me perturbent le cortex.
Non, quand je veux savoir ce qui se passe dans le monde et ses environs, ma préférence va plutôt à ce procédé révolutionnaire dans lequel, pour reprendre la célèbre blague de José Artur, on a réussi à supprimer les images : la radio. Et, dans cent pour cent des cas, je me branche sur France Inter, la seule station qui, rapport à mon incurable publiphobie, ne me file pas de lurticaire sauf quand y officie labbé François Foucart, Jusquen juin 1998, François Foucart était chargé sur France Inter des chroniques religieuses et judiciaires. Ami de tout ce que la France compte dintégristes catholiques, frayant avec la droite dure, Foucart est un admirateur béat et un défenseur inconditionnel du pape Jean-Paul II. Sur le plan judiciaire, les derniers procès quil a suivis sont ceux de Maurice Papon et des assassins de Yann Piat. Peu après avoir pris sa retraite, il a sorti un livre dans lequel il expliquait que le jardinier marocain Omar Raddad, très probablement victime dune erreur judiciaire, avait été fort justement condamné à dix-huit ans de prison, linstruction de son affaire puis son procès ayant été, selon Foucart, parfaitement conduits. naturellement (ils ont un chroniqueur religieux, sur RTL ? Faudra que je me renseigne).
Cest ainsi que, comme souvent, je me suis branché hier soir sur le bulletin de dix-neuf heures, ainsi quon dit à la SNCF ; et je ne lai pas regretté, ce fut un grand moment. Passons rapidement sur les nouvelles vraiment importantes : le sport, la météo, la dernière incantation de monsieur Jean-Paul Dieu, dit « lèche-béton », féticheur diplômé au Vatican ; passons aussi sur les petites phrases du jour minutieusement improvisées par nos Pavarotti politiques sous la direction de leurs gourous, pardon de leurs « conseillers en communication », etc., et venons-en aux faits divers, qui sont aux bulletins dinformation ce que le cornichon est à la viande froide (ou ce quest la sauce à la menthe au rôti de mouton, si vous êtes dorigine britannique, quoique ça me décevrait beaucoup de votre part).
Il faut avouer quon était gâtés, ce soir-là : deux multicrimes à sensation dans un seul week-end, ah ! frémissements daise dans le PAF ! (Les plus éveillés dentre vous auront compris que multicrime, néologisme de ma fabrication que je nai aucun tourment de conscience à démarquer de multimédia, vocable fort en vogue chez les vrais croyants en la technique moderne , signifie que, dans chaque affaire, il y avait plusieurs victimes ; circonstance on ne peut plus favorable à laudience. Quant à ceux qui navaient pas compris, ne vous découragez pas, une belle carrière soffre à vous dans les Douanes)
Donc, à propos du premier fait divers, le reporter de service, et je ne vois pas pourquoi je vous ai parlé tout à lheure de cornichon, le reporter de service, disais-je, un monsieur que je nai pas lavantage de connaître et qui marne à Radio France Normandie, rappelle brièvement les faits déjà exposés la veille par ses soins, à savoir le double meurtre dun couple de garagistes, quil na aucun scrupule à nommer, par leur gamine de quatorze ans dont il fournit obligeamment le prénom, merci pour elle, les auditeurs feront la synthèse, et bonjour la protection légale des mineurs ! Puis il conclut son papier par cette phrase : « Ce soir, toute la population de Marcilly est sous le choc. »
Bizarre, bizarre ! comme marmonnait Jouvet dans Drôle de drame. Au bulletin que javais capté la veille sur cette antenne, ce grand professionnel (pas Jouvet ; le journaleux) avait terminé son reportage par la même formule, exactement la même : « Toute la population sous le choc ». Bien. Mais attendez la suite.
Est-ce linfluence de la loi des séries, ou le souci du rédac-chef déviter un coq-à-lâne et de rester dans le ton, ou tout bêtement ce fameux hasard quaucun coup de dé nabolira jamais, linformation qui suit, dans le même bulletin, traite également dun autre crime, mais triple celui-là, ce qui traduit un louable souci de la progressivité dans la présentation de linfo : à Ligny-en-Barrois, paisible bourgade de cinq mille âmes, un clochard (ici, faisons une pause : je sais bien que généralement on dit « un marginal », ou mieux et depuis peu, « un exclu », le mot « pauvre » étant passé de mode faut bien enjoliver son vocabulaire, quand on en a peu, surtout lorsque lon cause aux masses. Néanmoins je traduis, au cas où des auditeurs de Fun Radio seraient passés par accident sur France Inter à la suite dune fausse manuvre) Je reprends : un clochard, donc, aurait assassiné trois personnes à coups de couteau. Oui, il y a, comme ça, des jours où lactualité vous gâte, petits veinards. Et le reporter local, qui nest évidemment pas celui dont je parlais tout à lheure mais un de ses confrères, puisque cette fois ça se passe en Lorraine, termine ainsi son papier : « La petite ville de Ligny-en-Barrois est ce soir en état de choc. »
« État de choc », bis repetita placem.
Du coup, cest votre serviteur qui est dans cet état, et lamateur de clichés se réveille en moi pour se poser quelques questions : est-ce que ces deux zigotos se sont donnés le mot par téléphone ? Ont-ils fait le pari de rédiger le reportage le plus ringard ? Lun des deux a-t-il, histoire de lui filer un coup de main, faxé son papier à son collègue, qui en aurait quelque peu bâclé ladaptation ? Ou alors existe-t-il vraiment une règle de la profession qui impose aux journalistes de caser quelques images éculées dans leurs reportages, au titre de la récupération des déchets, et sous peine dinfraction à la déontologie ?
Vu que je nai pas de relations à TF1, qui est, comme chacun sait, le dernier bastion en France de ladite déontologie, je me suis contenté dinterroger deux ou trois copains du métier, quoique de moindre envergure que PPD, puisque simples échotiers à « La Dépêche Quotidienne de la Tronche-sur-Mer » ; eh bien, je-me-suis-fait-je-ter ! Impossible davoir une réponse.
Le débat est donc ouvert. Mais plutôt que de le poursuivre moi-même, car je nai pas que ça à foutre et dautres lont fait avant moi, quoique beaucoup mieux (je pense à Jean Dutourd, avec son amusant livre satirique Ça bouge dans le prêt-à-porter), et comme ce nest pas encore lheure de la pub, je voudrais « lancer un message » ça se fait beaucoup.
Il se trouve, dune part, quà défaut den apprendre davantage sur ce nouveau monstre du Loch Ness, cette fameuse déontologie journalistique dont les intéressés se gargarisent à longueur de colonne avec une insistance pas du tout suspecte plus on la malmène, plus on en cause , et dont au fond je me soucie autant que de la météo ou de la carrière de Mireille Mathieu, jai voulu en savoir plus sur ce récurrent « état de choc » qui enjolive avec tant de bonheur les chroniques des plumitifs spécialisés dans les chiens écrasés. Aussi ai-je posé la question à mon psychiatre favori, lequel, avant de me réclamer trois cents francs, ma révélé que les sujets en état de choc souffrent en général dhébétude, comme le serait par exemple le public de Rien à cirer si linvité était Michel Leeb ; sont parfois frappés de mutisme, tel Papin invité par mégarde au Cercle de minuit et sommé de donner son avis à propos de linfluence des livres de Julien Gracq Écrivain de grande qualité, qui refuse obstinément de donner la moindre interview. Prix Goncourt en 1951 pour Le rivage des Syrtes, il a refusé cette récompense : Sartre na donc rien inventé avec son refus du prix Nobel.sur les émissions du Club Dorothée ; ne remuent plus guère, à linstar du Président Mitterrand ; sont frappés de prostration, tout comme sils venaient dêtre anesthésiés par la cent soixante-dix-huitième intervention de Balladur dans le journal de Claire Chazal ; incapables de rire, comme à un spectacle de Muriel Robin ; ou, à linverse, incapables de pleurer, sinon en écoutant un sketch de Bigard. Quelques-uns, même, ajouta en conclusion mon psy, quelques-uns, atteints dinappétence, restent infoutus de salimenter, à croire quils viennent douïr une chronique de Jean-Pierre Coffe à propos du jambon polyphosphaté sous Cellophane, que je ne répéterai pas ce que cest jai été élevé chez les surs , sauf que cest pas du rata. Bref, pour rester dans la bouffe, réduit provisoirement à létat de légume, ou peu sen faut, voilà ce qui vous attend si un jour vous subissez les effets dun état de choc. Ce quà Dieu ne plaise. Et jajouterai que la note du psychiatre, elle aussi, ma produit cet effet, mais cest une autre affaire, et celle de la Sécu.
Dautre part, pour en revenir à nos deux faits divers sanglants, le hasard a voulu que je connaisse un peu lun des deux patelins criminogènes en question, celui où officia le clodo surineur, « le village du crime », comme on dit dans les journaux bien écrits ; et même, que jaie un vieux copain à Ligny-en-Barrois.
Alors, annoncé il y a deux minutes, mais il ma fallu le temps dy arriver (moi aussi, jaime prendre mon temps, comme disait Simone Signoret), voici mon message personnel : « René, sil te plaît, téléphone-moi au plus vite pour me rassurer sur ton compte et sur celui de ta dernière épouse en date et, par la même occasion, sur le compte de tes voisins, amis, connaissances, plombiers, facteurs, employés de lEDF et livreurs de pizza en trente minutes à domicile... Dis-moi que tu vas bien, que tu manges normalement, cest-à-dire comme Pantagruel, que tu dors tel un bienheureux ou un téléspectateur de La Marche du Siècle, que tu bois toujours autant de café, que tu continues ton jogging quotidien, et que tu tenvoies en lair tous les jours que Dieu fait (et Dieu sait sIl en fait !). Et confirme-moi que ton bled nest pas devenu Ghost-City, tu sais, la ville-fantôme des westerns ou de Cinquième colonne, le fameux film de sir Alfred. Merci à toi. Je tenvoie mes amitiés. »
Fin du message personnel.
Remarquez, on comprend ce style de journalisme : elles pullulent et fourmillent, les occasions de choc. Tenez, il y a quelques jours, jai revu dans un festival Zazie dans le métro, lexcellent film de Louis Malle, daprès Raymond Queneau. Les cinéphiles se souviennent de Zazie, cette petite provinciale de neuf ans, qui venait rendre visite à son tonton parisien le temps dune journée, et qui avait un langage assez vert. Son expression favorite était « Mon cul ! », et elle portait sur le monde des adultes un regard particulièrement neuf. Ainsi, invitée par loncle bien intentionné à visiter le tombeau de Napoléon, elle répondait, je cite de mémoire : « Napoléon mon cul ! Mintéresse pas du tout, cet enflé, avec son chapeau à la con ! ». Quelle sagesse, à neuf ans, un âge aussi tendre ! Or la projection de ce film était accompagnée dun documentaire de lépoque, une interview que Pierre Dumayet, lun des fondateurs de la télévision française, avait faite de Catherine Demongeot, la petite interprète de Zazie, ainsi que de ses parents. Et le Dumayet en question avait consacré lessentiel de son entretien à cuisiner la gosse, puis ses géniteurs, sur cette question dimportance planétaire : est-ce que dire « Mon cul » à tout propos dans le film nétait pas choquant chez une enfant de cet âge ? Il insista tant et tant quà la fin, la petite Catherine, qui commençait à semmerder sérieusement, finit par lui balancer lune des répliques du film, celle que répétait sans cesse le perroquet : « Tu causes, tu causes, cest tout ce que tu sais faire ! »
Jai lair de critiquer, mais on le comprend, Dumayet. Donner un flingue à des jeunes pas beaucoup plus âgés que Zazie et les envoyer trucider leurs semblables, comme ça sest fait couramment sous nos cieux et se pratique encore ailleurs, quoi de plus normal ? Mais laisser dire « Mon cul » à une enfant de neuf ans, ça, oui, cest choquant !
À part ça, je me suis fait la réflexion que les Français, qui aujourdhui se mettent en état de choc pour un oui ou pour un non, ont décidément bien changé depuis une certaine époque (mais je vous parle dun temps / que les moins de vingt ans / ne peuvent pas connaître, naturellement) : cest fou, en effet, ce que la sensibilité a progressé dans ce pays, contrairement à ce que racontent les cassandres, qui estiment que les temps sont de plus en plus durs et quon ne sait pas comment tout ça va se terminer ma bonne dame. Or cest tout le contraire !
Tenez, un exemple au hasard : souvenez-vous de 1942. Quoi, vous nétiez pas né ? Bon, daccord, mais vous en avez entendu parler, quand même ? Vous nêtes pas accros uniquement à Beverly Hills ou à Stade 2 ? Vous avez bien un brin de culture historique, que diable ! Sinon, à ct heure, vous devriez regarder Une famille sendort ou La cuisine des mousquetons, au lieu découter des cochonneries sur France Inter, comme les petits vicieux que vous êtes. Eh bien, en 1942, on pouvait, beaucoup plus aisément que de nos jours et sans mettre ses concitoyens en état de choc, arrêter des syndicalistes, mettre en cellule des communistes, flanquer des francs-maçons entre quatre murs, ou coller au piquet des instituteurs un peu trop laïques et donc pervertisseurs de la jeunesse, ah ! les salauds. Pratique, non ?
Ses voisins, on pouvait aussi les dénoncer à la Milice du Maréchal, sans le moindre problème, et sans avoir à fournir la plus petite justification (la lettre anonyme, avec la bombe atomique et la poêle Téfal, est lune des plus belles inventions du génie humain, à mon avis). En 1942, sans lombre dune difficulté, administrative ou autre, on pouvait faire rafler par les flics français autant de Juifs quon voulait, il nen résultait aucun inconvénient pour sa carrière future, au contraire. Et vous pouviez, pour peu que vous résidiez à Vichy et que vous vous appeliez Bousquet, aller jusquà prier gentiment la Police parisienne de kidnapper 4115 enfants juifs que les nazis ne vous réclamaient même pas, Ils avaient demandé à la police parisienne de rafler tous les Juifs au-dessus de seize ans, uniquement. Plein de zèle, Bousquet fit rafler tout le monde et demander aux Allemands ce quil devait faire des enfants (entassés, sans leurs parents et sans soins, pas même dhygiène, dans deux camps de la région parisienne). Très embarrassés, les nazis firent attendre leur réponse quatre semaines avant daccepter le cadeau et dexpédier les gosses dans les camps dextermination. Pas un nen est revenu. Plus tard, Mitterrand a dit de Bousquet, notamment, que cétait un homme remarquable et quil avait « rendu des services ». Lesquels ?les expédier franco de port à Auschwitz, puis, après cela, lesprit tranquille, faire une brillante carrière à la banque Indosuez et devenir lami très protégé du Président de la République. Variante : devenir préfet de police sous De Gaulle et ministre du Budget sous Giscard, et Papon qui sen dédit.
Ah ! la belle époque ! Comme je regrette de ne pas lavoir vécue, on savait samuser en ce temps-là ! Aujourdhui, ce nest plus possible, le chur des pleureuses réagit au quart de tour, et on ne peut plus se permettre des gags aussi primesautiers. En cette fin de siècle décadente, plus moyen, même (sauf peut-être à Rien à cirer, mais ce sont des mal élevés, dans cette émission), de risquer la plus insignifiante plaisanterie, ni sur les Ritals, ni sur les Portos, ni sur les Arabes, ni sur les Espagos, ni sur les Juifs, ni sur les Rosbifs (tiens, ça rime, dirait Jacques Ramade), ni sur les homos, ni sur les nains, ni sur les Noirs, ni sur les femmes boudins ou pas boudins. À la rigueur sur les Belges, les Suisses ou les socialistes, mais cest lâche : à supposer quils y entravent quelque chose, ils sont incapables de se défendre. Moi, en tout cas, jai des scrupules. Et comme les Américains ont réussi à nous refiler le virus du « politiquement correct », si on veut rigoler sainement, à la française, quoi ! il ne nous reste plus que les belles-mères, les maris cocus et lâge de Line Renaud. Mais on le faisait déjà dans les années cinquante, et on ne va pas loin avec ça.
Bref, on ne doit pas cho-quer !
Ainsi, tenez : vous vous souvenez de ce calembour débile quavait glavioté Jean-Marie Le National sur le compte de ce ministre dont tout le monde aurait oublié le nom sans, justement, cette fine plaisanterie : « Durafour-crématoire » ? Quel tollé, cré vingt dieux ! Remarquez, pas tellement dans le public, qui sen fout pourvu quon ne touche ni au tiercé ni au foot ni à Johnny Hallyday ni à lady Di, mais surtout dans la classe politique (oui, on dit « la classe politique », en souvenir de la défunte émission « La classe », défunte, mais surtout navrante, et que ne rougissait pas de présenter un incertain Fabrice.sur FR3).
Durafour-crématoire », ça vous revient ? Pas un seul de nos requins hexagonaux, tant de lopposition que de la majorité dalors, qui ne se soit déclaré choqué par ce jeu de mots dune subtilité toute roucassienne. « Choqué » ! Ah que cétait beau ! Oh le superbe consensus ! De la bouillante Arlette à feu Rocard, du marmot Sarkozy à la marmotte Raymond Barre, de Valéry Marchais à Georges Giscard (je les confonds tout le temps), et même de Lalonde à Waechter (cest vous dire les extrêmes !), quil était touchant, cet accord parfait dans lindignation ! Quel rassembleur, ce Le Pen ! Cest lui quil nous faudrait. Et tous totalement sincères, bien entendu. Cest simple, on aurait dit le retour de létat de grâce, comme à lépoque du fameux sketch des roses interchangeables La cérémonie dinauguration de la première présidence « de gauche », mise en scène par le réalisateur socialiste et mitterrandolâtre Serge Moati, et qui montrait Mitterrand, sur fond sonore de Neuvième Symphonie, en train darpenter les couloirs déserts du Panthéon pour y déposer une rose sur les tombes de Jean Jaurès, Jean Moulin et Victor Schoelcher, a déclenché quelques fous-rires : parti avec une seule rose, le nouveau chef de lÉtat se retrouvait miraculeusement pourvu dune nouvelle fleur de rechange, surgie on ne sait doù mais juste à point pour la tombe suivante.au Panthéon sur une musique de Ludwig Van et un décor de Roger Hart. Moi, en tout cas, rien quà évoquer le souvenir de cette unanimité dans le style bien-pensant, jen ai presque les larmes z-aux yeux.
Vous imaginez, par exemple, un type comme Pasqua, Avant de se lancer dans la politique, Charles Pasqua a été représentant de la maison Ricard.choqué par la fine plaisanterie du Menhir, et donc frappé par les symptômes que je décrivais tout à lheure via mon psy ? Pasqua, cet homme de fer, aux nerfs dacier, à lâme trempée dans, notamment, le Pastis 51 (la boisson des vrais hommes), subitement hébété, prostré, réduit au silence, Pasqua qui ne mange plus, et qui ne boit plus, et qui ne oui, ça aussi, et qui ne glisse plus de peaux de banane sous les pieds de Chirac, et qui ne sintéresse plus à son avenir électoral ; in-sen-sible à tout ! Même aux immigrés clandestins qui chaque jour envahissent sournoisement nos magnifiques commissariats rien que pour faire chier les flics, comme le firent justement, en 1942, les Juifs dont je parlais tout à lheure, en squattant le Vel dHiv, ces sournois ! La cata ! Rétrospectivement, jen frémis rien que dy penser.
Aussi, je forme un vu : bien que je ne crois pas en vous, faites, mon Dieu, que Philippe de Villiers (mes respects, monseigneur !) naille pas, lui aussi, depuis quil a pris pour modèle le Grand Blond avec une chemise noire, se lancer dans le calembour ! Jai des sueurs froides rien quà imaginer le Fou du Puy balançant des vannes du genre Longuet-Stapo, ou Médecin-Sépulcre, ou Michel Noir-de-fumée, ou encore Carignon-dans la Gueule ! Affreux !
Allons, jaime mieux ne pas y penser, ça me mettrait en état de choc.